Plus de deux siècles de création, de passion et de spectacle vivant au cœur de Paris.
1807 : Les origines avec mademoiselle Montansier, fondatrice visionnaire
Marguerite Brunet, dite « Mademoiselle Montansier », fonde le Théâtre des Variétés à 77 ans avec l’appui de Napoléon Ier. Le théâtre est inauguré le 24 juin 1807, boulevard Montmartre, après seulement cinq mois de construction. Femme d’affaires audacieuse, elle insuffle à ce lieu son énergie, son ambition et sa passion pour le spectacle vivant. La première œuvre présentée sur scène est Le Panorama de Momus, un vaudeville de Marc-Antoine Désaugiers.
1807–1870 : Le Theatre des Variétés sous l’empire et le Vaudeville triomphant
Après le décès de Montansier en 1820, le théâtre traverse une période d’instabilité. Plusieurs directions se succèdent.
Par la suite, le Théâtre des Variétés se spécialise dans le vaudeville et les comédies. Sous la direction d’Hippolyte Cogniard, il devient le haut lieu de l’opérette, notamment avec les triomphes de Jacques Offenbach dès 1864 (La Belle Hélène, Barbe Bleue, La Grande Duchesse de Gerolstein), portée par la légendaire Hortense Schneider. Lieu de divertissement prisé, il reflète les goûts de la société bourgeoise du Second Empire.
1870–1914 : L’age d’or de la belle époque
La IIIe République s’installe, mais les Variétés restent un pilier de la vie parisienne. On y joue des opérettes, des revues et des comédies à succès. Les auteurs comme Labiche, Sardou, Meilhac et Halevy sont régulièrement àl’affiche.
Avec Samuel à Ia tête du théâtre, les Variétés deviennent une référence incontournable de la scène parisienne. Les créations de Flers et Caillavet, Feydeau, Capus côtoient les stars de l’époque comme Mistinguett, Réjane, Jeanne Granier. Le théâtre incarne l’esprit élégant et mondain de la Belle Époque.
1918-1939 : Les années folles et l’esprit parisien
Sous Max Maurey, le théâtre retrouve son éclat avec des spectacles variés : revues, comédies, opérettes. Mistinguett et Max Dearly enchantent le public. La salle devient « le plus parisien des théâtres de Paris », reflet d’une époque brillante et insouciante.
C’est aussi l’époque où Marcel Pagnol impose son style avec une série de pièces emblématiques, empreintes de l’esprit et des accents du sud. Les Variétés accueillent alors un souffle nouveau, venu de Marseille, avec des dialogues savoureux et des personnages hauts en couleur. Ce mélange entre humeur populaire et finesse d’écriture contribue à élargir le public et à moderniser la scène.
1940-1990 : Entre spectacle vivant et succès populaires
Durant l’Occupation puis à la Libération, le théâtre reste actif. Il devient le temple du théâtre de boulevard et de la comédie légère. Les stars du rire comme Jean Poiret, Michel Serrault, Louis de Funès, Jacqueline Maillan ou encore Bourvil, avec son humour tendre et sa bonhomie inimitable, font les beaux jours de Ia scène. Les Variétés deviennent un lieu de réconfort, de rires partagés et de légèreté.
Le Théâtre des Variétés continue de porter haut les couleurs du théâtre populaire, entre pièces de boulevard et comédies cultes. Il devient aussi un lieu prisé pour les captations et adaptations cinématographiques.
1991 : Jean-Paul Belmondo à la direction
En 1991, Jean‑Paul Belmondo, immense figure du cinéma et du théâtre français, prend la direction du Théâtre‑des‑Variétés. Son engagement personnel marque un tournant‑: il souhaite redonner ses lettres de noblesse au théâtre populaire et rassembler un large public autour d’une programmation accessible. Son passage renforce encore le prestige du lieu.
2000-aujourd’hui : Rénovation et nouvelle ère
En novembre 2004, Jean‑Manuel Bajen rachète le Théâtre des Variétés à Jean‑Paul Belmondo et entreprend sa restauration. Le Théâtre des Variétés s’inscrit alors dans une modernité respectueuse de son histoire. Il accueille aujourd’hui des comédies contemporaines, des spectacles musicaux et plus largement des créations plébiscitées par son public.
Fidèle à l’esprit de sa fondatrice, le Théâtre des Variétés reste un lieu de liberté, d’audace et de création, où se rencontrent générations, genres et émotions. Plus de 200 ans après son ouverture, il continue de faire battre le cœur du boulevard Montmartre.